SIMA 2025 : Comment obtenir un financement dans le secteur des ICC ?
Le SIMA 2025 a mis en lumière l’une des préoccupations majeures des acteurs des Industries Culturelles et Créatives (ICC) : l’accès au financement. Les échanges ont révélé un fossé entre les besoins du secteur et les exigences des institutions financières, mais aussi des pistes concrètes pour avancer.
- Les exigences des banques : garanties et données
Sandra Amichia, représentante de la BOAD, a été directe :
« La banque a besoin de garantie et de data. »
Selon elle :
La BOAD ne finance qu’à partir de 5 milliards.
Pour espérer un financement bancaire, un artiste doit présenter un parcours aussi solide que celui de Magic System ou Alpha Blondy : structure, données de performances, stabilité, équipe solide.
Cependant, une note d’espoir :
La Fondation de la BOAD commence désormais à s’intéresser aux ICC, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives.
- La question cruciale : à quel moment la banque soutient-elle un artiste ?
Un participant soulève une interrogation pertinente :
« À quel moment la banque me développe si je dois déjà avoir le niveau de Magic System ou Alpha Blondy ? »
Mamby Laye Diomandé, Commissaire Général du SIMA, répond :
Sortir de l’informel est la première clé.
Informer l’État de l’existence de son projet et structurer son activité constitue déjà un pas décisif vers l’accès au financement.
- Le rôle essentiel de l’entourage et des données
Pour Mamby Laye Diomandé :
- Il faut s’entourer de bonnes personnes, notamment un monteur de projet, capable de transformer une idée artistique en projet bancaire.
- Il faut aussi accumuler des données :
° nombre de spectacles par an
° statistiques Spotify, Apple Music, YouTube
° croissance du public
° preuves d’impact économique ou culturel
Sans data, il n’y a aucun argument financier.
- Lever les obstacles : plaidoyer et accompagnement
Les organisateurs du SIMA affirment mener un lobbying actif pour attirer l’attention de l’État et des banques sur le potentiel économique des ICC.
Ils encouragent aussi les artistes à solliciter :
- l’Institut Français de Cotonou,
- d’autres organismes d’appui,
- ainsi que les structures nationales comme l’ADAC Bénin, qui œuvre déjà pour le développement des industries culturelles.
Conclusion
Le financement dans les ICC reste un défi, mais pas une impossibilité. Structure, données, entourage compétent et sortie de l’informel sont les conditions essentielles pour ouvrir la porte des banques et des institutions.
Le SIMA 2025 confirme une chose :
L’avenir appartient aux artistes organisés et structurés.
