Kery James – RAP Live Session 1
Les hypocrites, démocrates, j’peux plus me les voir
Assassins, costards, cravates, j’peux plus les croire
Voient leur monde tel qu’il est, dans les yeux d’un Palestinien
La paix dans la bouche, mais beaucoup de sang sur les mains
Deux poids, deux mesures, d’honneur, de leçons
Quand ils te parlent de droit de l’homme, ils ne te parlent que d’homme blanc
Les autres peuvent bien crever, par centaines, par milliers
Tu les verras jamais se lever, s’il n’y a rien à piller
Leurs paroles sont gravées, leurs actes témoignent
Ils réclament un cessez-le-feu, mais fournissent des armes
Tu trouveras pas plus hypocrite, mesquin, cynique
Des tueurs d’enfants, dans des costumes d’humanistes
Mensonges et censures, déclarations et postures
Adeptes du double langage, du deux poids, deux mesures
Les mêmes qui faisaient la chasse à ceux qui ne se sentaient pas Charlie
Interdisent à Zineb de s’émouvoir pour les Gazaouis
Punition collective, culte de la vengeance
Ils parlent de terrorisme, mais jamais de résistance
Guerre des mots, colonisation rhétorique
1984 n’a plus rien de dystopique
On n’a plus le droit de s’offenser
Plus de mots pour se prononcer
Endoctriner le public, on nous sert du prêt-à-non-penser
Leurs journalistes, des procureurs
Qui ont délaissé la raison, perdu la boussole du cœur
Ravagent des famines, bombardent des ambulances
Nous crachent à la figure, insultent notre intelligence
Un enfant s’effondre sous les tirs d’un sniper
D’une balle en plein cœur — ils appellent ça “une erreur”
Feu sur les casques bleus, et que personne ne s’en mêle
Soutien inconditionnel à l’armée dite la plus morale
Celle qui piétine le droit international
Assassine des journalistes pour avoir les mains libres
C’est faux comme la mort leur donne le goût de vivre
Les médias n’informent plus, ils relaient la propagande
Les actus ont entendu dire
Que l’oppresseur a le droit de se défendre
Leur monde me dégoûte, leur hypocrisie me déroute
J’ai peur de ne plus revoir ces visages aimants à Beyrouth
Les mêmes qui faisaient la chasse à ceux qui ne se sentaient pas Charlie
Interdisent à Zineb de s’émouvoir pour les Gazaouis
Voix de Chaban – Palestine
« Hello, I’m Shaaban from Palestine. I’m a student studying computer system engineer.
I was displaced from the north to the south under the occupation threat. »
Il y a des silences fautifs — Chaban est mort pour les vifs
Quelques lignes dans leurs journaux,
Ils ont plus de compassion pour les animaux
J’aurais aimé le rencontrer,
On avait peut-être plein de choses à se raconter
Je me demande ce qui le faisait sourire,
Mais je sais ce qui l’a fait mourir
Peut-être que Chaban avait des projets
Peut-être que Chaban avait des espoirs
Peut-être que Chaban rêvait de paix
Je sais que Chaban vivait mes cauchemars
Peut-être que Chaban était amoureux,
Des questions plein la tête, peut-être qu’il était curieux
Peut-être que Chaban était doué, tendre
Peut-être que Chaban se voyait un jour faire le tour du monde
Peut-être que Chaban était un artiste
Peut-être que Chaban était un utopiste
Difficile de l’être quand chaque jour la mort vous frôle
Mais si ça se trouve, Chaban était drôle
Chaban était Palestine
Mais Chaban était un être humain
Chaban prenait soin des siens
Chaban était le fils de quelqu’un
Et quelque part, quelqu’un le pleure
Quelqu’un regrette sa voix et son odeur
Les flammes de leur mal se répandent
Ils ont réduit son avenir en cendres…
Ils ont réduit son avenir en cendres
Ils ont réduit son avenir en cendres
Ils ont réduit son avenir en cendres
Ils ont réduit son avenir en cendres
Ils ont réduit son avenir en cendres
