Michel Gohou appelle à la sagesse : « Le diss track ne doit pas devenir votre direction »
Dans un contexte où les diss tracks enflamment les réseaux sociaux et alimentent les clashs entre artistes ivoiriens, Michel Gohou – monument du cinéma africain et figure respectée du monde artistique – prend la parole et rappelle l’essentiel : l’art doit élever, pas détruire.
Sans citer un seul nom pour attiser la polémique, mais en s’adressant clairement à la nouvelle génération (notamment Didi B, Himra et Suspect 95, actuellement au cœur des tensions), Michel Gohou livre un message puissant, presque paternel :
« Il y a des mots qui divertissent… et d’autres qui détruisent. »
Pour lui, le mot Diss Track vient de Distraction.
Et cette distraction, dit-il, ne doit pas devenir une direction.
« Pendant que vous vous divertissez à vous blesser par des mots… vous perdez l’honneur de votre art »
Gohou rappelle que les mots ont un poids. Ils peuvent guérir, mais ils peuvent aussi tuer.
« Le paradis et l’enfer se trouvent en dessous de la langue. »
Dans sa réflexion, il souligne un point souvent oublié dans les clashs musicaux : les paroles ne touchent pas seulement les artistes rivaux. Elles peuvent blesser des femmes, des familles, des proches, voire détruire des réputations.
« Vos chansons dépassent les rimes. Elles blessent des femmes. Elles humilient des familles. Elles salissent. »
« L’art perd sa lumière quand il devient une arme »
En rappelant sa propre amitié avec l’humoriste Digbeu Cravate, Gohou insiste sur le respect, même dans la taquinerie et la compétition artistique. Pour lui, la dignité doit toujours passer avant le buzz.
« Au-delà des fans, il y a vos familles. Et au-delà du buzz, il y a votre avenir. »
Il projette aussi les artistes vers l’avenir : dans dix ans, ils auront changé de rôle, et leurs enfants écouteront leurs œuvres. Que restera-t-il alors ?
« Ce que vous dites aujourd’hui sera la voix qui parlera pour vous demain. »
« Ne laissez pas la distraction voler votre destinée »
Michel Gohou conclut son message sur une note d’inspiration :
« L’artiste n’est pas celui qui fait le plus de bruit, mais celui qui laisse la paix après son passage. »
Il invite Didi B, Suspect 95, Himra et toute leur génération à semer des valeurs, de la fierté et de l’amour dans leur musique.
Un message fort pour toute l’industrie musicale
Dans un milieu où le buzz et les clashs semblent souvent priorisés, Michel Gohou rappelle que l’art est un héritage.
Ce ne sont pas les piques qui resteront, mais ce que les artistes auront construit de beau, de vrai et de grand.
« Faites des hits, oui. Faites-nous danser, oui. Mais faites-le avec grandeur. »
Et toi ? Penses-tu que les clashs peuvent détruire la musique ou font-ils simplement partie du show ?
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